mardi 22 novembre 2011

Histoire "d'ami": Peur et Jack Daniels chez Mado

Depuis que j'ai des enfants, les gens, qui que ce soit, sont rendus des 'amis'. Je ne sais pas pourquoi. "Attention, laisse l'ami passer"; "Hitler était dans les plus méchant amis de l'histoire de l'humanité..."

Il y a fallu que je leurs explique qu'il y a des amis qu'on connait, des amis qu'on ne connait pas, des amis qu'on pense qu'on connait, des amis qui sont des psychos... Ça semble être clair pour eux, no worries.

Mais le fait que j'appelle tout le monde des amis cause des malentendus.

D'habitude ça fait juste rire. "Salut les amis, je prendrais un beigne et un chocolat chaud", me semble, tu dois dire "ok weirdo" et c'est tout.

Hier, lundi soir, je suis aux Soirées 100% humour du Cabaret Mado dans le rôle de 'la fille à la porte'. C'est un nouveau rôle pour moi. J'ai été dans ma vie, entre autres, 'la fille qui s'évanouie tout le temps', 'la fille qui fait du ballet', 'la fille qui a s'est marié pour l'amour et l'immigration'... Etc.

J'aime faire du service à la clientèle. J'aime l'humour. J'aime les humoristes de la relève. J'aime voir les spectacles (et les spectacles le lundi au Cabaret Mado sont très bons). Je sais faire des additions: 7+5=12, des soustractions 20-14=6! Alors être 'la fille de la porte' va être un bon 'fit', non?

Je vois les amis, je leur dit le prix, ils me donnent de l'argent, je leur donne le change! Yeah bitch! Who's the chick at the door???? Say my NAME!!!!!!!!!!!!

Alors je suis là dans un espèce de rond de comptoir sur une chaise à l'entrée. Mettons qu'on ne voit pas mes jambes, je suis dans une demie-prison mais totalement vulnérable. Les gens rentrent, ils me payent, ils vont s'asseoir pour voir un kick-ass spectacle. Alrighty then.

Ok, je me rend compte qu'il faut que je check que les amis on tous atteint l'âge de majorité. Ok. 1993. Oui. J'étais en secondaire 3. Ah, j'ai barfé un peu dans ma bouche. Ok. Pas de problème. I can do that.

Hier par exemple, deux problèmes de plus se sont manifesté qui m'ont fait penser que peut-être que je ne suis pas assez compétente. Le premier, ce n’était pas pire. Des amis gelés et saouls veulent venir voir le spectacle. Il y avait une game Canadiens/Bruins. Y'a pas foule comme quand il n'y a pas de game Canadiens/Bruins. Jérémy Demay va commencer, donc on est à la fin. Lui a le twist de parler aux gens et de s'arranger avec. Ou je les laisse parler fort dans l'entrée ce qui dérange le spectacle (ok, et j'ai peur qu'une des amies vomisse sur moi de la façon qu'elle est accotée sur mon cercle) ou ils payent, il rentrent et Jérémy s'en occupe.* Euh, sorry Jérémy. (et bravo, tu as totalement réussi). *Avant de s'asseoir, les amis du bar ont dû venir checker si les amies à la porte avaient des bouteilles dans leurs choses, etc. Premier fail de moi, je n'y ai même pas pensé.

J'étais déjà tout énervée parce qu'à ce qui paraît, il y a des commerces qui se font jacker à la douze, et chu là prisonnière de mon rond avec la caisse à côté de la porte. Pendant Jérémy, un monsieur rentre. Un grand dur qui ne pue pas, qui est totalement lucide, mais très épeurant. Je l'ai déjà vu dans Verdun en promenant mon chien. Il a l'air d'être dans la mafia. Ou un syndicat. Celui qui va a des meetings avec des valises d'argent, mais qui peut facilement te casser les genoux.

Lui ne m'a jamais vue, même pas en passant. Il rentre: "C'est quoi ici?"
"Un spectacle d'humour."

Je reste plaisante parce que c'est comme un film et je me demande sérieusement pourquoi j'ai peur. C'est poche quand on se rappelle qu'on est une fille.

"Toi, t'es tu une bébitte ou t'es une vrai fille?"

"Um... J'ai 3 enfants. Regardez, ils ont écrit sur le pot pour mes pourboires. Ils veulent un caméléon." OMG! Je suis une mère, j'ai des enfants, il faut que je me réveille à 6h pour faire leur lunch.

"Au bar c'es-tu des vrai filles ou des bébittes."

"Celles-là c'est des filles, mais vous ne devriez pas dire ça. On est tous des personnes." J’ai réussi à ne pas dire ‘ami’ ici. Je ne comprend pas mon cerveau.

"C'est effrayant qu'ils m'envoient travailler," dit-il, fâcher, "il y a personne."

OMG, c'est qui? Qu'est-ce qu'il fait? J’ai des enfants, je fais des lunchs. Jérémy est très drôle, pourquoi il écoute pas Jérémy?

Il part au bar et reviens avec deux petits verres de Jack Daniels.

"Je t'offre un drink."

"Non, c'est gentil, mais j'ai pas d'argent sur moi et je suis mariée."

"S'c't'une vraie bague ça."

"Oui."

Il me prend les mains.

"Un petit verre avec moi."

"Monsieur vous-"

"Vous? Vous!?" Dit-il sur le ton de "you talkin' to me."

"C'est par respect," je dis en souriant et il me lâche les mains.

Je prends le shot et je le bois. Pas mal sûr qu'il n’a pas eu le temps de mettre du GHB dedans.

"Wow. Toi t'es cool. Tu viens d'où?"

"Euh, euh, euh... Verdun?"

"Moi aussi, je suis sur la rue Osborne. Verdun, la ville ou il n'y a pas de bar. Pourquoi il n'y a pas de bar?"

"À cause des militaires en mille neuf cent-" Apparemment, il s’en câlisse du pourquoi de l’ordonnance de la ville.

"À cause des BS." Um... Ok?

Un 'ami' qui travaille au bar viens me demander c'est qui.

Je lui dit: "Ça a l'air que c'est un ami de Verdun qui est probablement dans la mafia?"

Vous voyez mon erreur? Je le connais pas le gars. J'ai peur. Je ne sais pas ce qu'il fait dans ce beau bar confortable. Mais je ne me rends pas compte de ce que j'ai dit.

"C'est quoi son nom?"

"Je ne sais pas , il habite sur la rue Osborne, je le vois en promenant mon chien."

Autre erreur. Là j'ai l'air de 'voir' mon ami qui n’est pas mon ami et qui ne me connait pas mais arrête pas de me toucher et de me parle,r bien qu'il n'y a rien de sexuel là dedans.

Il y a eu un autre shooter de Jack. Apparemment j'ai l'air aussi plaisante quand je suis terrifiée que quand je suis relax. Il y a eu d'autres questions bizarres de bébittes et de c'est quoi Mado. Il y a eu une admission que j'ai coupée court qu'il a dû recommencer sa vie à 48 ans et qu'il faisait 70$ de l'heure. Et il a parler du Circus after hours, connais-tu ça? J'ai dit que mes amis plus jeune ont déjà été, suivi d'un débat de c'est quoi être vieille. Un débat de on sourit et on a peur. Peut-être en y pensant, il travaille pour le Circus? Peut-être qu'il travaille pour Bell Canada?

Je pars lorsque mon ami-pas-mon-ami check le téléphone public en bas. Vous voyez, peut-être il travaille chez Bell...

En sortant, un autre ami du bar me dit qu'il ne veut pas du monde comme ça ici. Mais moi non plus. Je dis probablement quelque chose de bizarre en souriant et en courant genre: "Je sais, il est super épeurant. J'ai super peur."

C'est Jérémy Demay qui m'a amenée au métro. Thank God. Et là j'ai l'air de connaître du monde comme monsieur mon ami-pas-ami.

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